Activité essentiellement réflexive (à rebours donc de la philosophie selon Deleuze) la critique d’art est déceptive. À l’occasion d’une visite de l’offre d’expositions marseillaise, il s’agira de parcourir quelques figures de la critique en les actant. Qu’est-ce que « critiquer » un artiste, une exposition, une œuvre ? « Parler sur », « commenter », « interpréter », « évaluer », « penser avec » ou « à partir de »… ou toutes ces choses-là. Au-delà de la remarque plutôt convenue sur l’« impureté » de l’« écriture » critique (mélange de mauvaise littérature et de mauvaise philosophie), il s’agira de faire retour sur les opérations élémentaires de la critique en acte. Le critique peut-il s’opérer vivant de la critique ? Dotée d’une parole sans efficace sur le réel (si l’on réduit ce dernier au marché de l’art), la critique peut-elle être nonobstant performative ? Et, le cas échéant, quels pourraient être ses effets ?
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